L’allumette ou la vie d’une flamme
Oh, Kwang-Su
L’oeuvre de Cho, Don-Young est à la fois concrète et abstraite. Concrète en ce sens qu’il représente minutieusement un objet réel. Mais son oeuvre ne s’arrête pas là : ces figures apparemment anodines sont riches en allégories et métaphores. Et c’est pour cela que l’oeuvre de Cho, Don-Young est en même temps abstraite. À cet égard, ses toiles ne seraient qu’un couloir menant à un autre monde. Quel monde trouvera-t-on au bout de ce couloir? Nous ne devons pas rester indéfiniment au seuil du passage.
L’objet réel que décrit Cho, Don-Young n’est rien d’autre qu’une allumette. Éteinte d’ailleurs. Pourquoi cet objet banal de tous les jours a-t-il pu occuper si longtemps le centre d’intérêt du peintre? Est-ce par analogie à l’assemblage des objets de rebut, une tendance très à la mode dans les années soixante-dix? Ou bien s’agit-il tout simplement de l’expression d’une curiosité s’obstinant à tirer quelque chose d’extraordinaire de ce qui est tout à fait ordinaire? Certes, une allumette éteinte fait sans aucun doute partie de ces objets usagés, inutilisables, et rien de plus négligeable qu’une allumette consumée. Cependant, les allumettes de Cho, Don-Young ne sont pas des déchets comme les autres ni de simples produits de curiosité. Elles sont aussi matérielles qu’immatérielles. Peut-être seraient-elles plutôt des fragments du temps perdu, accumulés avec patience, qu’une simple manifestation de sa curiosité passagère.
Or, ces toiles peuvent d’un coup déborder d’une énergie étonnante, au moment où les allumettes qui nous attendrissent à l’infini ressuscitent en reprenant leur souffle. Tantôt elles forment des rangs en se bousculant des épaules, tantôt elles s’élancent, comme une flamme, vers le sommet. De temps en temps elles font même penser à des enfants qui, sans pudeur, s’ébattent tout nus en été. De ce fait, il conviendrait de dire que le peintre, plutôt que de peindre sur la toile les objets que sont ces allumettes, désigne pour chacune d’elles la place d’un être vivant. À peine tracé, chacun de ces petits êtres, échappant complètement au contrôle du peintre, prend son essor et mène sa propre vie.
Mais une allumette éteinte est plus symbolique qu’un être vivant tout simple, vu qu’elle matérialise simultanément deux aspects de la vie : celle du présent et celle du passé. Si la vie d’une allumette se divise en trois parties – neuve, enflammée, éteinte -, c’est surtout à la troisième et dernière phase que Cho, Don-Young s’intéressait jusqu’à présent. Et c’est peut-être parce que ces allumettes éteintes nous amènent inévitablement à éprouver du regret ou de la nostalgie pour ces moments flamboyants passés qu’une sorte d’apitoiement nous gagne face à ses tableaux.
Cho, Don-Young nous revient cet automne. Après trois ans d’absence, son univers est enrichi de nouveaux éléments – les allumettes enflammées, les roses, par exemple – qui réussissent à mettre chacune de ses toiles dans une situation plus dense, plus tendue. Nous aurons ainsi le plaisir de découvrir un autre aspect des allumettes, qui ne sont plus uniquement les débris de la vie mais qui sont à son point culminant. De ce fait on peut supposer que ses efforts plastiques visant précisément à symboliser à l’extrême un objet tel que l’allumette éteinte, évoluent en faveur d’une tentative globale de mettre en relief l’existence plus concrète et variée des allumettes. Moins artificielles, les allumettes retrouvent leur naturel, tissé de tensions à peine perceptibles et rehaussé d’une ultime flamme, en rendant les toiles de Cho, Don-Young plus dynamiques et généreuses.
Établi à Paris depuis plus de dix ans, Cho, Don-Young s’applique, comme en témoignent ses tableaux, dans ses tâtonnements solitaires. Il cherche farouchement à garder son monde à lui. Un monde par trop simple peut-être, par rapport à ce qui l’entoure, c’est-à-dire le monde extérieur qui change à une vitesse vertigineuse. Cultiver son univers propre, rester volontiers en marge de la mode n’est certes pas chose aisée, surtout lorsque l’on vit au sein même du foyer de toutes ces nouvelles tendances en vogue. Mais, au fond, quoi de plus enviable que cet univers sobre si ce dernier est lui-même une allumette qui s’enflamme pour toujours?
성냥개비, 또는 불꽃의 삶
조돈영의 작품은 구체적이면서 동시에 추상적이다. 대상을 세밀하게 드러낸다는 점에서는 구체적이지만 드러내는 것으로 끝나는 것이 아닌, 실은 드러난 것 뒷면으로 감추어진 알레고리와 메타퍼의 풍부한 내면에 있어 추상적이기 때문이다. 이런 점에서 보면 그의 화면은 어떤 세계로 들어가려는 통로의 구실에 지나지 않게 된다. 통로 깊숙이 저쪽엔 무엇이 있을까. 우리는 망연히 통로의 입구에서 있을 수만은 없지 않은가.
조돈영이 그리고 있는 구체적인 대상이란 다름 아닌 성냥개비다. 그것도 불타버린 성냥개비다. 이 하찮은 일상적 물질이 왜 그렇게 오랫동안 그의 관심의 중심에 놓일 수가 있었던가? 70년대식의 폐품의 집성이란 맥락에서 보아야 할 것인가? 아니면 평범한 것 속에서 어떤 기발함을 찾는, 단순한 호기심의 발로인가? 타다버린 성냥개비란 분명히 쓰다 버린 폐품에 속하는 것이고, 하찮은 것으로는 이보다 더 하찮은 것은 없을 것이다. 그러나 조돈영의 성냥개비는 폐품의 집성도, 단순한 호기심의 결정물도 아니다. 그것은 물질이면서도 벌써 물질의 세계가 아니다. 순간적 호기심의 발로가 아니라 오랫동안 쌓아올린, 어쩌면 잃어버린 시간의 갈피들일지 모른다.
한없이 연민을 자아내는 이 하찮은 타버린 성냥개비들이 살아서 숨 쉬는 어떤 생명체로 부활하고 있는 데서 그의 화면은 단연 놀라운 에너지로 차 넘친다. 그것들은 서로 어깨를 부비면서 행렬을 짓기도 하고, 타오르는 불길처럼 정상을 향해 솟구치기도 하고, 부끄럽지도 않게 알몸을 드러낸 아이들처럼 싱싱하게 뛰노는 모습으로 등장하기도 한다. 화가가 화면에 성냥개비란 사물을 그린다기보다 성냥개비로 보이는 어떤 생명체들이 자신들의 고유한 삶을 살아가도록 자리를 열어준다는 표현이 더욱 적절할 것 같다. 이 작은 생명체들은 그려지는 순간 이미 화가의 통제에서 벗어나 자신의 고유한 생명력과 삶의 장소에 뛰어든 것이 된다.
그런데 타버린 성냥개비는 현재의 삶과 또 다른 삶이란 두 개의 삶을 한 몸으로 구현해 주는 데서 단순한 생명체보다 더욱 풍부한 내면을 지닌다. 말하자면 성냥개비는 불이 붙지 않은 이전의 삶과, 불이 붙은 본래의 삶과, 불이 꺼진 이후의 삶이란 단계로 나눌 수 있는데, 조돈영은 주로 불이 꺼진 이후의 삶에 관심을 기울여왔다. 우리가 그의 작품 앞에서 알 수 없는 연민의 정을 갖게 되는 것도, 화려한 삶이 지나간 연후의 안타까움과 아쉬움을 동시에 느꼈기 때문일 것이다.
약 3년 만에 갖게 되는 이번 국내전에서 만나게 되는 그의 화면은 놀랍게도 단순한 불 꺼진 성냥개비가 아니라 때로는 불붙어 있기도 하고, 지금까지와는 다르게 성냥개비가 아닌 다른 물체들이 등장하여 더욱 풍부하고 긴장 있는 상황을 연출해 보인다. 삶의 잔해로서 성냥개비가 아니라 화려한 삶의 클라이맥스로서 성냥개비의 또 다른 실존이 흥미롭게 전개되고 있음을 엿보게 된다. 이는 불타버린 성냥개비란 사물을 지나치게 기호화해 보려는 그의 조형적 의도가 훨씬 완화되어 성냥개비의 더욱 구체적인 삶의 모습과 상황을 드러내려는 열린 조형의식의 결과가 아닌가 생각된다. 성냥개비는 훨씬 평범해진 본래의 모습으로 돌아왔지만, 그것들의 삶이 보여주는 잔잔한 긴장과 화려함은 그의 화면을 더욱 여유 있고 풍부하게 만드는 동인이 된다.
조돈영은 10년 넘게 파리에 체류하고 있으면서, 화면에서 보여주듯 외길의 집착을 지속하고 있다. 화려한 외부환경의 변화에 비하면 그는 지나칠 정도로 소박한 자기 세계를 지켜온 셈이다. 유행의 중심지에서 유행의 물결 바깥에 고독한 자기 세계를 가꾸는 길이 얼마나 어려운 일인가를 생각케 한다. 그러면서 그의 세계가 성냥개비의 불꽃처럼 끊임없이 자신을 태워온 것이라 생각하면 이보다 더 부러운 것이 또 있겠는가?